Du jamais vu : un best of 2024
Le meilleur du top du best of de l’année, curataté grétissement pour vous.
Ouvrir des onglets, c’est l’une de nos passions. Et chaque mois, pour nos abonné·es Substack, on propose une infolettre culturelle remplie de liens à ouvrir dans des onglets. Pis là, comme on se sent généreux·ses façon Justin Trudeau à la veille de la sainte nuit de Nouëlle, on a décidé de vous offrir, même à vous les personnes qui nous lisent sur le bras, un assortiments de petites bouchées soigneusement choisies dans nos suggestions de l’année. Par-dessus, on garnit ça du ketchup aux fruits de quelques nouveautés trouvées en décembre. Bon appétit, bonne fête à celleux nés entre le 24 pis le 3, joyeux Noël, bonne année pis veuillez agréer l’expression de nos sentiments distingués.
Au petit, grand pis moyen écrans, dépendamment de la grosseur de ta tivi
Le spectacle Québécois Tabarnak d’Adib Alkhalidey est sur YouTube. Adib nous promène d’un sujet à l’autre sans qu’on s’en rende compte, alternant les grosses réflexions sur la démocratie, les jokes sur sa dépendance aux Oreo et les déclaration d’amour à la langue. Et aux plombiers. De la très grande qualité.
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Nous semble qu’on (nous, la grande communauté des gens avec du goût) n'a pas parlé beaucoup de la saison finale de C’est comme ça que je t'aime. Pourtant, c’était un bonheur, comme à chaque fois que Létourneau est au scénario.
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Mathieu a vu I Saw the TV Glow cette année. À une époque où on reproche au cinéma de se répéter et de raconter sans cesse les mêmes histoires, en voici une qui n’a pas été racontée souvent, et qui l’est d’une manière réellement nouvelle. I Saw the TV Glow essaie beaucoup de choses en même temps, c’est parfois un peu en désordre, c’est parfois un peu artistico-artistique, mais rien de tout ça ne l’empêche d’être un film capable d’une grande puissance.
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Et il a aussi regardé «The History of Tetris World Records». C'est à coup sûr l’affaire la plus geek-lunettes avec du tape dans le milieu comme dans un film des années 80-nerd qu’il aura consommée en 2024. Mais… c’est aussi une des vidéos qui lui aura donné le plus d’émotion!
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Êtes-vous tanné·es de payer des plateformes de streaming pour regarder des pubs? C’est chiant pareil. Sur Tubi, y’a des pubs, mais tu payes pas pour. Cette plateforme n’est basée que sur les revenus de pub et contient beaucoup de vieux stock. Mais le vieux stock, c’est nice! Y’a des épisodes classiques de Doctor Who, une série des années 2000 sur Jane Austen que Caro cherchait en streaming depuis des années, plein de Cardcaptor Sakura et Sailor Moon en vo japonaise avec sous-titres anglais, des vieux films des années 30 et 40, La Belle et la Bête de Jean Cocteau, des films d’horreur italiens vintage… Vraiment, pour gratos, ça en vaut le coût.
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Ici à VTFTA, on gatekeep rien, encore moins si c’est pour te gratouiller la fibre nostalgique qui te démange le vazimolo. C’est pour ça que quand Caroline est tombée sur TOUS les épisodes de la série télé Clueless sur YouTube, elle s’est empressée de répandre la bonne nouvelle. C’est le moment de caller malade pour écouter les 93 épisodes.
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Avez-vous vu Godzilla Minus One sur Netflix? Vous devriez. Loin des versions américanisées avec des gros guns pis des centres scientifiques à la fine pointe de la technologie, le film revient à ce qui a fait le succès des films de kaijus (gros monstres japonais) : la simplicité. En prime, on y aborde des sujets profonds comme la culpabilité du survivant, le deuil, la honte, la pauvreté, la famille choisie, dans un Japon ravagé par la Deuxième Guerre mondiale. Le tout avec Godzilla qui menace Tokyo et qui écrapout le peu qui est encore debout ou a été reconstruit de peine et de misère. Ça a l’air déprimant comme ça, mais c’est génial.
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Au lieu de regarder Beetlejuice 8 ou Moana 32: la revanche de Hehe, pourquoi ne pas voir ou revoir Vampire humaniste cherche suicidaire consentant? C’est québécois, c’est sur Crave et c’est excellent. On vous en a déjà parlé mais on vous en reparle, parce que ça en vaut la peine.
Pis tant qu’à avoir un abonnement à Crave, gâtez-vous avec le film Perfect Days de Wim Wenders. C’est tout.
Comme au HMV dans le temps
Les albums de 2024 que Mathieu a écoutés le plus en 2024 :
Wall Of Eyes, The Smile
Only God Was Above Us, Vampire Weekend
Mimi, Corridor
Loss of Life, MGMT
Three, Four Tet
Honey, Caribou
La chanson de l’année de Mathieu vient cependant d’un groupe qu’il n’avait jamais écouté avant, et est tirée d’un album dont il ne se souvient que vaguement. Mais cette chanson… oh, cette chanson…
Les albums de 2024 que Caroline a mis à repeat cette année :
Frog in Boiling Water, DIIV
Romance, Fontaines D.C.
Songs Of A Lost World, The Cure
Bright Future, Adrianne Lenker
Wall Of Eyes, The Smile (maudite copieuse!)
Pis la toune sortie en 2024 qui a le plus tourné chez elle (si on exclut toutes les fois que ses enfants ont mis Espresso de Sabrina Carpenter sur son Spotify)(c’quand même un bop), c’est Favourite de Fontaines D.C.
Dépose ton cell kek minutes
Ta pile à lire est pas encore assez haute pour que tu puisses en faire un fort en papier pis te cacher derrière pour éviter *la civilisation*? Voici de quoi la faire monter.
Soleil sans heures, d’Olyvier Leroux-Picard (Poètes de brousse), un recueil de poésie au sujet étonnant et peu courant : la paternité. Le poète y est tout en douceur, évoque bell hooks, réfléchit au patriarcat et aux modèles de pères dont il veut se défaire. Émouvant aux larmes.
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Le livre Yellowface, de R.F. Kuang (traduit en français par… Yellowface) est une satire excessivement brillante du milieu littéraire et tire à gros boulets sur tout le monde : les agents, les maisons d’édition, les prétendus alliés, les critiques Goodreads, les pundits de Twitter… C’est savoureusement grinçant, quand on a une petite idée (même vague) de comment ça se joue en coulisses. C’est aussi une critique raciale et un habile jeu de narratrice non fiable (ce qu’on appelle unreliable narrator).
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On a lu À la maison de Myriam Vincent (Éditions Poètes de brousse), un roman qui donne juste assez peur avec son climat angoissant et étouffant au coeur d’une étrange maison toute blanche qui étend son emprise sur une famille isolée. C’est boooooooooooooooooooon.
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Caroline a fini avec un p’tit soupir de voyons c’est déjà fini? 60 Songs That Explain the 90s de Rob Harvilla, livre inspiré du podcast du même nom, ce qui a satisfait sa nostalgie constante de quand la musique était vraiment bonne. De courts chapitres thématiques, écrits avec verve et de l’autodérision, qui font se côtoyer Céline et Courtney Love.
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Chorégraphies pour le vivant, de Leanne Betasamosake Simpson et Robyn Maynard (Mémoire d’encrier) est une correspondance bouleversante et confrontante entre une chercheuse et militante noire et une artiste autochtone, magnifiquement traduite à quatre mains par Arianne Desrochers et Chloé Savoie-Bernard, le genre de lecture qui te radicalise de la meilleure des façons.
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The Kaiju Preservation Society de John Scalzi (traduit en français chez L’Atalante à 45 $ faque empruntez-le à la biblio ça fait pareil) tient tout à fait sa promesse d’un croisement entre Jurassic Park et Godzilla, en plus d’être absolument hilarant. De la bonne science-fiction assez crédible, une réflexion sur la richesse et l’éthique, tout ça avec pas mal d’action, c’est hyper satisfaisant. Caroline a aussi raffolé d’un autre Scalzi, Starter Villain/Superméchant débutant, qui inclut un chat espion et des dauphins syndiqués. What’s not to aimer?
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Ça a tellement été long, recevoir Éloge des fins heureuses de Coline Pierré (éditions Daronnes), que Caroline avait oublié qu’elle l’avait commandé pis qu’il existait. L’attente en valait cependant la peine : quel bijou! En 75 pages à peine, l’autrice fait un plaidoyer convaincant sur le besoin de fins heureuses en littérature et en culture, non pas de façon mièvre, mais comme une réaction au marasme et au cynisme ambiants (des qualités… de droite). C’est un ouvrage puissant, truffé de phrases à surligner, relire et quoter à ses ami·e. C’est bouleversant de sincérité et de puissance.
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Cathon est le remède miracle contre le blues de l’existence. Son recueil de strips Salade de fruits (Pow Pow) met du brololo là où on en a besoin (vous comprendrez en le lisant).
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Après le fulgurant Que rien ne tremble d’Anne-Sophie Brasme, pour lequel il a fallu à Caroline plusieurs jours afin de s’en remettre, Ce qu’on devient de la même autrice (Flammarion) a eu l’effet d’un one-two punch romanesque direct dans le ventre.
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Y’a plein de nos amies qui ont sorti d’excellents livres cette année, comme Marilyse Hamelin (Solitudes, chez Somme toute), Myriam Daguzan-Bernier (Sexe, sexo, sexu!, chez Trécarré), la gang de Libérer la paresse (Remue-ménage), Maude Nepveu-Villeneuve (Le dernier mot, à La Bagnole), entre autres, mais euh, saviez-vous qu’on a sorti des livres, nous aussi?
Le très très bien nommé Vas-tu finir ton assiette? Essais et facéties entre deux allées d’épicerie, chez Québec Amérique
Amours féroces. 10 regards clairs-obscurs sur la maternité, un collectif dirigé par Caroline chez KO Éditions.
On ne peut rien dire de plus, mais on vous suggère de faire ben des bébés pour 2025 si vous nous aimez. Vous allez voir.
Astheure reprends ton cell pour cliquer là-dessus
L’infolettre d’Olivier Niquet est assurément une des plus intéressantes au Québec. Abonnez-vous! (On dit «une des plus intéressantes», pour vous laisser décider où va l’infolettre de Vas-tu finir dans ce palmarès.)
Ah oui, on a réalisé un de nos rêves de notre bucket list littéraire! On est passé·es à Il restera toujours de la culture où on a su parler avec humour d’anxiété dans les allées d’épicerie pis d’humour politique. Un classique, quoi.
Y’a de nouveaux miniépisodes de Bluey, aka la meilleure série pour enfants même quand t’as pas d’enfants. La preuve : celui où Muffin, 4 ans, se part une chaîne YouTube d’unboxing de jouets.
Chez Caroline, on a commencé en famille la série animée Jentry Chau vs the Underworld sur Netflix, avec les voix d’Ali Wong et Bowen Yang, pis tout le monde est accro. C’est Buffy the Vampire Slayer rencontre l’anime.
Voici les 124 plus belles couvertures de livres de l’année selon des gens qui s’y connaissent, mais la nôtre est pas là, on comprend pas.
Et en guise de petite menthe…
N’oubliez pas d’être fucking gentil·les et bienveillant·es, envers vous pis envers les autres. La gentillesse, c’est crissement punk et radical. Bonne année.