Comme un mesclun de culture pour clore l’hiver
Ce qu’on a retenu d’un mois où on a sorti un livre (on vous a-tu parlé de ça?).
Normalement, ce courriel de recommandations culturelles mensuel n’est envoyé qu’à nos abonnés payants. Mais comme on est sur un nuage d’avoir sorti un livre (en a-t-on glissé un mot?), on a décidé de l’offrir à tout le monde ce mois-ci. GRATIS!
Voici donc ce qu’on a aimé, lu, vu, entendu et reniflé de bon dans le dernier mois.
Musique en vrac
Son album Songs avait été un vent de Cipralex dans notre dépression automnale de pandémie. Voilà qu’Adrianne Lenker revient, après le fabuleux méga gros album de Big Thief Dragon New Warm Mountain I Believe in You, avec un album solo intitulé Bright Future. Pis elle y va aux toasts dès la première chanson, Real House, pensée pour te faire revivre tous tes traumas d’enfance pendant 5 minutes 58. Clairement pas un album si t’es dans un mood de te préparer pour ta première bière en terrasse du printemps, mais un album idéal à écouter après ta première bière en terrasse si tu t’es fait ghoster par ta date pis qu’il se met à pleuvoir.
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Si vous êtes fans de rock un peu atmosphérique avec des guitares pis d’la pédale d’effets, genre le revival du shoegaze, vous allez sûrement aimer DIIV. Ce groupe de Brooklyn a déjà d’excellents albums à son actif (dont Is the Is Are, sorti en 2016), et le prochain sort en mai. Les premiers extraits clanchent en sivouplâ, c’est très prometteur. Kick sur le single Soul-net.
Si vous êtes pas encore écoeuré·es d’entendre Murder on the Dancefloor à cause de Saltburn (Caroline l’est toujours pas, mais ses voisins d’en haut oui), pouvons-nous vous suggérer ce cover du groupe australien Royel Otis? Il rend la toune quasiment Britpop, elle est légèrement plus rapide et dépouillée des éléments qui la dataient très 2006. Ça sonne comme le printemps.
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Le magazine Urbania s’est glissé dans les coulisses du comeback de Karkwa, dans un format très le fun millennial branché. Ça vaut la peine de voir le groupe en show cet été dans un festival près de chez vous : les gars ont du gros plaisir à jouer ensemble, ça s’entend et se sent.
Visiter Beirut, pour la ixième fois
On vous fera pas accrère que Beirut réinvente son art et apporte un vent frais jamais entendu. Ben non. Hasdel, le dernier album, c’est un pâté chinois : t’en a déjà mangé souvent avant, pis… c’est pour ça que t’en mange encore. Ça n’empêche pas Zach Condon, tête pensant de la patente, d’être rendu au niveau étoilé Michelin dans la préparation de pâté chinois. La nouveauté cette fois-ci, c’est qu’il y a beaucoup d’orgue d’église. Mais encore là, on le sait parce qu’on l’a lu. Autrement, on serait resté avec l’impression qu’il y a toujours eu de l’orgue d’église dans Beirut, parce qu’évidemment qu’il y a de l’orgue d’église dans Beirut, Beirut c’est le genre de band qui met de l’orgue d’église partout. Ce son si distinctif et typé serait un problème si les chansons n’étaient pas bonnes. Heureusement, ce n’est pas le cas. Hasdel est une bien belle collection de chansons, dans un enrobage fignolé avec soin et avec goût.
Dans le coin des yeux de Future Islands
Le groupe Future Islands a sorti récemment People Who Aren’t There Anymore. Mathieu aimerait bien vous parler de l’album au complet, mais chaque fois qu’il l’écoute, il reste toujours pris sur la sixième pièce : Corner of my Eye.
C’est une chanson à propos du deuil d’un ami, et la difficulté/le besoin de laisser aller ce qu’on ne pourra jamais retrouver. Et si ça commence déjà magnifiquement avec…
I once had a friend
And we had a home
Till they asked me to turn back
Sometimes life is just like that
… c’est à la fin que le chanteur nous arrache le cœur, quand sa voix qui brise lance, par-dessus une vague de synthé, les plus beaux remerciements.
So I’ll just thank you
’Cause I can’t take you or make you
I just have to move on
It’s perfect, so it’s done
Ouf. Bref, le reste de l’album a l’air vraiment pas pire. Suffit de ne pas se laisser démolir par la finale de la pièce qui arrive pile au milieu pour le savoir.
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Besoin d’un coup de fouet? FEVER 333, qui serait l’équivalent 2024 de Rage Against The Machine, sort un nouvel extrait qui déménage.
Après le départ de deux membres qui a menacé l’avenir du groupe, le chanteur a recruté un nouveau lineup prometteur. Ce qu’il faut savoir, c’est que c’est pas juste un band de métal/post-hardcore de gens fâchés : c’est aussi un groupe hyper engagé dans l’antiracisme et l’anticapitalisme (d’où le lien avec RATM), qui célèbre l’héritage musical noir. Un nouvel album s’en vient plus tard dans l’année et Caro pense que ça va fesser dans le bon sens du terme. À écouter : Ready Rock.
Le retour de Franco Phil et autres recos balados
Dans le coin de l’an de grâce 2005-2010, dans le temps où on écoutait encore la radio… à la radio, le journaliste Philippe Papineau animait Franco Phil sur les ondes de CIBL 101,5. Après une décennie de pause, le voilà de retour. Papineau a du goût et il est sympathique au micro. Franco Phil, c’est le meilleur moyen de recommencer à être un peu à jour dans notre musique francophone sans se sentir comme une vieille loque passée date. C’est là qu’on y a appris qu’Émilie Laforest, anciennement du duo Forêt, a sorti un album solo. On vous en reparle peut-être dans un mois!
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Écouter le podcast 28ish Days Later quand tu possèdes un utérus et que tu as des menstruations, c’est avoir une révélation. POUR DE VRAI. La journaliste de la BBC India Rakusen s’intéresse, en 29 épisodes, à 29 thématiques entourant les menstruations. On suit ainsi pas à pas le cycle menstruel, avec des angles inédits, des informations basées sur la science et beaucoup d’humanité et d’inclusion. C’est arrivé plusieurs fois par épisode que Caro s’exclame BEN NON VOYONS DONC pis JE LE SAVAIS PAS, pis ça fait quand même un bon quart de siècle qu’elle a ses règles.
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On ne cache pas notre admiration pour le journaliste et critique Dominic Tardif, qui est l’une des personnes les plus pertinentes dans le paysage médiatique culturel au Québec. On était donc pas mal content-contente qu’il revienne avec de nouveaux épisodes de Juste entre toi et moi, incluant une longue conversation à coeur ouvert avec Hubert Lenoir (qui, oui, est un peu disparu de la map) et un gros trip avec Anne Dorval.
Parlant de Dominic, Urbania a fait un très intéressant micromag sur le handicap avec lui. Faudrait que tout le monde consulte ça.
De la télé que c’est comme ça qu’on l’aime
C’est-tu juste nous, ou l’arrivée de la saison 3 de C’est comme ça que je t’aime n’a pas fait le même bruit que les saisons précédentes? Yé où, le buzz? Juste au cas où vous ne l’auriez pas su, on va se faire aller le caps lock : LA SAISON 3 DE C’EST COMME ÇA QUE JE T’AIME EST SUR TOU POINT TÉVÉ!
Faque pis, c’est-tu bon? Selon Mathieu, qui a regardé les 8 épisodes en 24 heures : OUI. (Il a quelques réserves sur la finale, mais c’est plus une question de goût personnel qu’un vrai défaut, et on en parlera en privé quand vous l’aurez vue.) Létourneau est un trésor national. Clonez-le, s’il vous plaît.
Piiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiis? Les Cheeeeeeeeeeeefs?
que vous êtes en train de crier devant votre ordinateur.
Ben oui, comme les vidanges abandonnées qui dégèlent pis les crocus, nous serons printaniers de retour au poste pour commenter les (plusieurs)(la plupart des) nouveaux épisodes des Chefs. Pis comme ça nous demande un temps fou, ben on s’permet de demander une maigre contribution. Nos textes seront gratuits à 75%, mais y’aura un p’tit boni funny pour celleux qui prennent un abonnement. Maudit capitalisme!
Rire avec des images qui ne bougent pas
C’est un doublé d’humour que nous offrent les éditions Pow Pow cette semaine, avec la sortie simultanée de Salade de fruits de Cathon et de Passe-temps de Pascal Girard. Caroline a corrigé les deux recueils de strips, et elle en a braillé de rire. Elle ne verra plus jamais le pain aux bananes de la même façon.
Si vous avez déjà les mains dans le clonage de Létourneau, possible de cloner aussi Cathon tant qu’à avoir sali de la vaisselle?
Vas-tu finir par arrêter de gosser avec ça?
On va cesser de ploguer subtilement (ou pas subtilement pétoute) qu’on a écrit un livre quand il aura existé autant d’années que ça aura pris pour le faire. Faque si vous êtes lucky, on va se taire dans 3 ans-ish, mais si on décide d’être téteux·eses, on va en parler encore dans 10 ans en se berçant dans un CHSLD (à 50 ans, mais parce que la pollution fait vieillir prématurément).
Jeudi dernier, à la plus chouette librairie de tout Montréal, Le Renard Perché, on a pu célébrer cet accomplissement avec vraiment plus de monde qu’on s’y attendait. On a signé nos noms assez de fois pour hésiter sur l’orthographe à un moment donné, Mathieu a calé un demi-Monster pour l’art, Caroline a déclamé un poème sur les Ringolos et, ensemble, on a ri pis ça a fait du bien. On a aussi bu du Crush aux fraises.
Parlant de faire du bien, vous nous avez gâté·es de votre présence, de votre enthousiasme, de votre amour. On va être emo kek secondes, et prendre le temps de vous remercier pour tous vos messages, vos encouragements, vos critiques aussi. Lire qu’on vous a fait rire, c’est un bon salaire (c’est le seul salaire d’un auteur, mettons).
Mais ce n’est pas tout! Si vous êtes dans la région de Québec la semaine prochaine, ben nous aussi on va être là! On sera tous les deux en séance de dédicaces au Salon international du livre de Québec, les 13 et 14 avril (un samedi pis un dimanche, même pas besoin de choker ta job pour ça). On écrit des tites blagues funnées funnées pis on peut même faire une faute dans ton nom si tu le demandes!
Viens icitte qu’on te curate le contenu
L’infolettre d’
est toujours intéressante, mais cette récente édition a particulièrement attiré notre attention. La désinformation de droite s’infiltre de plus en plus aisément dans les médias. Ça fait peur.***
Si vous sentez le besoin de vous crisser la face dans un gâteau au chocolat pour survivre à l’existence, cuisinez celui-ci (skippez la mousse mascarpone, mais n’omettez pas la ganache, ce serait dommage).
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Ce reportage de Radio-Canada sur la réduflation est terriblement bien fait (l’enquête s’est déroulée sur un an) et terriblement déprimant.
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Yoko Ono a été surnommée la femme la plus haïe au monde, parce que tsé, elle a osé cruiser John Lennon. Nous, on le sait qu’elle a pas brisé les Beatles, pis on sait aussi que Yoko a une carrière d’artiste à part entière qui a eu autant d’influence sur l’art contemporain que John et Paul sur la musique. Cette vidéo de Margaux Brugvin va vous faire comprendre combien l’art de Yoko Ono est important dans l’histoire.
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De la douceur : voilà ce que propose l’infolettre de notre amie Myriam, alias
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La série pour enfants Bluey, aussi bonne que Breaking Bad? Assurément, selon ce cinéphile connaisseur. (On est d’accord.)
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En mars, la bibliothèque de Worcester, au Massachussetts, a offert d’effacer les dettes (amendes, frais pour bris) de ses abonnés en échange… de photo ou dessin de chat.
On le dit : si les bibliothécaires étaient en charge du gouvernement, ça roulerait plus rondement.