Les Beatles : quatre garçons dans la vente
[ARCHIVE] Un texte niché, car tout le monde a quelque chose à cacher sauf mon singe pis moé.
Les Beatles, en tant que groupe composé de John, Paul, George et Richard, c’est quelque chose qui a duré de juin 1962 à 1970.
Oui, on a appelé Ringo par son vrai nom. Si y’a un gars qui s’appelle George dans le band, y’a pas de raison que tu sois trop cool pour t’appeler Richard.
— Caroline et Mathieu, sans pitié
C’est clair que les Beatles, c’est important. C’est quand même eux qui ont écrit l’hymne national de la France. C’est pas rien, mais ça reste quand même juste huit années.
Cette brève existence n’empêche pas Paul pis Ringo d’en parler non-stop depuis, comme tes amis du secondaire qui n’arrivent pas à avoir un autre sujet de conversation que le party où Marc-André était vraiment saoul en 1997, pis as-tu eu des nouvelles de lui d’ailleurs? Dernière fois que j’en ai entendu parler, il était marié avec trois enfants pis une piscine, dans un bungalow à Beloeil. Hey, on aurait pas dit ça la fois où il a pissé dans le verre à Fredette, hein?
Il y a donc eu les Anthologies, en disque et en documentaire, le mix alternatif de Let It Be mais juste les bouts que Paul aimait, toutes les rééditions d’albums, le spectacle Love avec des acrobates qui sautent poétiquement sur une trampoline pour symboliser Eleanor Rigby, et les versions remasterisées remixées en stéréo 5.0 Dolby vinyle 4-tracks que man, les voix tu croiras pas ça comment ça sonne.
On avait l’impression que toutes les mamelles de la vache Beatles avaient été traites, mais v’là ti-pas qu’arrive le très attendu documentaire de Peter Jackson, Get Back («Artourne», par Pierre Jean-Jacques, en version française).
On s’est donc demandé…
ce qu’il resterait comme archives des Beatles à nous vendre après ça
si c’était possible de prendre une deuxième hypothèque, le cas échéant.
En bons beatlemaniaques, on est au courant de TOUTTE. Demandez-nous le groupe sanguin de Neil Aspinall pis le numéro de pagette à Yoko pour voir! La date de fête de Martha, le chien de Paul? Tatouée sur une fesse! La commande au Subway de Stuart Sutcliffe? On mange la même affaire!
Pis croyez-nous, y’a pas juste tout le stock filmé par Michael Lindsay-Hogg qui est resté inédit pendant des dizaines d’années. Parce qu’on connaît un gars qui connaît un dude qui connaît kekun qui a déjà traversé Abbey Road pour aller prendre le bus l’aut’ bord de la rue, on a mis la main sur une liste d’archives INÉDITES que PARSONNE sauf Paul, George pis John ont vues (Ringo est pas au courant).
Si vous pensiez tout connaître parce que vous avez regardé l’anthologie sur VHS, vous allez pogner de quoi avec…
Ringo 3, 2, 1
Vous avez aimé McCartney 3, 2, 1, où Paul jase de ses vieilles tounes avec, on pense, le gars qui quête en jouant du violon au métro Joliette?
«Vous savez, on était juste four lads de Liverpool, we didn’t have any argent, on voulait juste faire de la musique, on était juste four lads, j’ai acheté une guitare, Liverpool, four lads, John was mon meilleur ami, George dans l’autobus avec les lads and we were from Liverpool, you know, making music, in Liverpool, being four lads, ordinary people, you know. Liverlads. Four pools.»
Alors vous allez adorer Ringo 3, 2, 1 où, pendant pas moins de six heures, Ringo Starr décortique ses plus grand succès, d’Octopus Garden à la toune où il dit qu’il aimerait vivre sous la mer, sans oublier la toune où il est vraiment content de dater une ado de 16 ans, ce qui était déjà creepy en 1973 et qui ne s’est pas arrangé depuis.
I wrote that I would like to be under the sea, but then George told me that you can’t breathe under water. It came as quite a shock for me.
— Ringo
Le documentaire est assorti d’un beau livre richement illustré intitulé Ringo: The Lyrics 1964-1968, où chacune des 1 460 pages retrace minutieusement chaque jour des 4 ans que ça lui a pris composer Don’t Pass Me By. Le cadeau idéal pour un fan qui a besoin de caler une patte de table de salon.
Yellow Submarine (Extended Cut)
Facile d’aimer le medley d’Abbey Road, les 15 premières minutes de la finale de Hey Jude ou la toune Something (on n’a pas oublié le titre, c’est de même que ça s’appelle). Facile d’être un basic bitch, bref. Oh, bravo : t’es capable de siffloter Ob-La-Di, Ob-La-Da. Veux-tu un trophée?
Les vrais fans, eux, les connaisseurs à la Gilles Valiquette, les Beatlemaniaques qui ne pèsent pas sur skip dès les premières secondes de Revolution 9, savent que le vrai génie des quatre garçons dans le vent est ailleurs.
Écoutez donc les Beatles expérimenter autour de Yellow Submarine, dans cette version longue, d’une durée de 94 minutes, incluant 3 solos de tuba, 25 minutes de refrain ininterrompues et les cris déchirants de George Harrison qui demande à ce qu’on l’achève à coup de douze tronçonné.
L’album préféré des vrais connaisseurs.
Pete Best: The Definitive Recordings
Les ignares pensent que Pete Best, c’est yienque le gars le plus malchanceux de l’histoire de la musique, qui a perdu sa job de dude qui tient le beat en 4/4 au profit de Ringo. Mais nous, on sait que Pete Best, c’est un drummer hors pair, comme le prouve le coffret 10 vinyles remasterisés 180 grammes gatefold avec foil sur le dessus pis un livret explicatif de 100 pages avec centerfold dépliable.
Chaque disque est consacré à une chanson sur laquelle on peut entendre dans la plus haute qualité possible le génie de la baguette de Best, ce magicien de la cymbale charleston, avant qu’il se fasse crisser dewors. Par exemple, sur My Bonnie, on entend clairement Tony Sheridan roter à côté du micro juste avant le refrain. Love Me Do est un pur plaisir auditif, alors qu’on peut distinguer le son de George Martin à la console qui vante à Brian Epstein les talents de Ringo pour compter 1-2-3-4.
Un disque boni est inclus pour le mélomane à l’oreille attentive, qui pourra comparer les enregistrements de Love Me Do : celui de Pete Best, celui de Ringo et celui de la fois où Ringo s’est ramassé à jouer du tambourin parce qu’il s’est fait petebester de son propre siège de drum. Vous devinerez aisément quelle version nous considérons comme supérieure.
Kekchose de neu’
Polyglottes, réjouissez-vous! Si vous n’avez pas dans votre collection un exemplaire de Something New ou de l’encore plus rare single d’Odeon Records sorti en Allemagne de l’Ouest, vous frétillerez d’envie à l’idée de posséder Kekchose de neu’, une compilation qui contient, en plus des classiques Komm, gib mir deine Hand («Commegibbemidaïnahande» avec la méthode Assimil) et Sie liebt dich («Chielibbediche»), des versions françaises inédites traduites par Jan Vaughan, à qui on doit la rime la plus riche de tout le répertoire des Liverpool lads.
Salut, Babaille
Élaine Rigaud
Ketchose
J’la voyais deboutte dans l’coin-là
Oh! Minou
Pendant que ma guit se plaint
Conduis ma Nissan Sentra
Veux-tu que j’te dise un potin
La rue longue et tout croche
A crisse son camp (bye bye)
Le gars de Revenu Québec
Creuse un poney
A passé par la fenêtre d’la bol
J’te veux (est ben pésante)
À cause
Méchant Monsieur Moutarde Baseball
Bébé t’es riche comme François Lambert
Elle a un kick su’ toé
J’pense que j’vas être trisse
J’pense que c’est aujourd’hui, yé
La chick qui me rend fou
Sacre son camp
A l’a un billet Orléans Express
A l’a un billet Orléans Express
A l’a un billet Orléans Express
Mais a s’en crisse
There are places I’ll remember… Paul se rappelle qu’il se remémore du souvenir de la mémoire de la fois où il s’est souvenu d’un rappel de sa réminiscence préférée
On ne sait pas comment il fait, mais même cinquante ans après la dernière fois où il s’est engueulé avec John parce que Yoko avait réchauffé du poisson dans le micro-ondes du studio (Yoko n’a pas brisé les Beatles, c’est un mythe misogyne), Paul a encore de nouvelles anecdotes à raconter sur les Beatles dans chaque entrevue qu’il accorde.
Si on était lui, on consacrerait tout le temps qu’il nous reste à fuckailler avec les journalistes en donnant des versions contradictoires de notre propre histoire. Un jour, on révèle que c’est George qui a brisé les Beatles, parce qu’il voulait que la suite d’Abbey Road soit un album de raggas instrumentaux joués à la sitar et aux tablas. Le lendemain, on explique qu’en fait, c’est John qui n’était plus capable d’endurer l’odeur d’encens qui suivait George partout. La semaine suivante? On révèle que les Beatles n’ont jamais cassé, et qu’ABBA, c’est eux!
Anyway, on sait bien que Paul est mort en 1966 quand il a fait une manoeuvre dangereuse pour pas écraser un canard et qu’il a été remplacé par un sosie qui a réussi à écrire Hey Jude pis Blackbird mais aussi Lovely Rita pour pas que personne s’en doute.
— Caroline et Mathieu, qui ont fait leurs recherches
Mais on est pas Paul. Paul est lui-même. Alors Paul se souvient. Et pour ceux qui veulent se souvenir avec lui, il y a le livre There are places I’ll remember! Pendant pas moins de 12 000 pages écrit petit avec pas de photos, Paul se remémore la fois où John a pogné une crise d’eczéma à cause de son coat en pouel, la fois où Ringo cherchait un Q-tips, la fois où George ne parlait pas beaucoup (c’était un mercredi), la fois où Brian Epstein avait un furieux problème de flatulences après avoir abusé de la gastronomie anglaise, etc.
INTERMÈDE MUSICALOPUBLICITAIRE
Pour des sièges dans la première rangée du Ed Sullivan Show de notre humour, avec la chance de te faire tatouer notre autographe sur l’avant-bras, il n’y a rien comme devenir un·e de nos abonné·es.
Malgré tout cela, tu te dis «je ferais mieux de sauver mes cennes pour la réédition de Sentimental Journey de Ringo»? On te comprend. Tu peux quand même financer souligner ton appréciation de notre talent en partageant ce texte à ton oncle qui va être le seul à tripper sur les jokes de Mal Evans.
Et maintenant, pour le bénéfice de monsieur Cerf-Volant, le show continue!
Sans oublier…
The Bittles – Un film biographique des Beatles, mais que c’est pas exactement les Beatles, avec Valérie Lemercier dans les rôles de Poul, Gorge, Jaune et Bingo.
The Stereo Mixes: The Mono Versions – Tsé, quand t’écoutes un vieux disque des Beatles dans des écouteurs, pis que la batterie est d’un bord et les voix sont de l’autre? The Mono Versions propose des versions mono de ces mix stéréo poches. Possédez dès aujourd’hui un vinyle de Rubber Soul, mais juste le côté gauche, avec deux notes de hautbois, un tambourin, un solo de guitare et John qui tousse et dit «woups».
Let it B. – L’album Let it Be, mais juste quand quelqu’un joue la note si.
L’album Coquille d’oeuf – Quiconque a déjà acheté de la peinture blanche le sait : ça n’existe pas, le blanc. L’album Coquille d’oeuf revisite donc le White Album, et est presque pareil, mais pas exactement, il y a une différence que tu perçois, mais que tu n’es pas vraiment capable d’expliquer.
Revolution 2, 3, 4, 5, 6, 7 pis 8 – Vous vous êtes sûrement déjà demandé ce qui existait entre Revolution 1 et Revolution 9? Voici les 7 chansons qui étaient trop expérimentales pour l’anthologie et que Paul a refusé de mettre sur l’album blanc pour laisser de la place à Why Don’t We Do It in the Road?, une chanson qui lui a été inspirée par deux singes en train de copuler au milieu de la route, en Inde. Tout un voyage spirituel!
I’ve Got a Feeling que Yoko est pas loin – Une expérience immersive interactive où on prend la place de Yoko pendant l’enregistrement de Let It Be. Soyez aux premières loges de tout ce qui s’est passé, dit et joué, incluant la pause pisse de John, la chicane entre Paul et George que Paul dit «non pas de même» pis que George dit «OK je vais faire comme tu dis», la fois où Ringo a échappé une bague à terre pis qu’elle a roulé sous la console et plus encore.
Back in (the formerly known as Soviet Union) Armenia, Azerbaijan, Belarus, Estonia, Georgia, Kazakhstan, Kyrgyzstan, Latvia, Lithuania, Moldova, Russia, Tajikistan, Turkmenistan, Ukraine, Uzbekistan – Paul a mis à jour les paroles à la suite de la dissolution de la république socialiste, tanné de se faire dire «l’URSS existe pu depuis 1991» à chacun de ses shows.
Boulevard Pie-IX – Le passage piétonnier d’Abbey Road, devant les studios, est connu mondialement. D’ailleurs, Paul n’arrive même pas à traverser la rue pour s’acheter une pinte de lait sans qu’un journal titre qu’il fait un remake de la célèbre pochette. Vous ignoriez cependant que tout un album était inspiré du boulevard montréalais. Contenant les succès Maman, c’est fini, J’attends encore après ton chèque et Pamela Cellophane.
«Enlèvez-vous de d’dans rue, les pouilleux!»
Vas-tu loader ta Visa?
Tsé ben que oui.
Les Fab Four, c’est une fantastique machine qui imprime de l’argent avec la nostalgie des boomers.
Help!
I need some money
Help!
Not just any money
Help!
You know I need some funds
Help!
Une maison d’édition publierait des photos sur papier glacé de napkins usagées de John qu’il se trouverait du monde pour en acheter à Noël. Du monde comme nous. Un album complet de covers de b-sides de George au sarangi? Voilà le code à 3 chiffres au dos de notre carte. On a laissé notre sens critique au pas de la porte la première fois qu’on a entendu Wild Honey Pie, qu’on s’est dit que c’était vraiment de la marde et qu’on l’a quand même réécoutée 200 fois depuis.
N’étant ni riches ni boomers, on peut se demander pourquoi on trippe autant à donner toute notre paye à DisneyPluche afin de regarder des heures de footage en studio d’un groupe dont la moitié des membres sont morts et un quart est Ringo.
On sait pas pourquoi, mais on trippe solide.
And in the end
The cash we take
Is equal to
The cash you spent