Les Chefs 2025 : marche à l'omble
[Épisode 4] On a repêché le bédéiste Francis Desharnais, spécialiste du sketch babounesque et de l’esquisse avec de la sauce.
La semaine passée, aux Chefs!
On vous a pas fait de compte rendu, faque on va vous résumer le bout le plus important de tout l’épisode avec un seul GIF :
Alors oui, la grosse affaire de la semaine passée, c’est que la brigade s’est fait livrer du Scores direct dans le lounge (ça c’est le Saint-Hubert qui goûte le carton), et ça a fait capoter les concurrent·es, parce que visiblement, on les nourrit pas assez sur le plateau, y vont bientôt s’rendre à faire du dumpster diving dans les épluchures de céleri-rave.
Pis c’est vraiment la seule affaire importante qui est arrivée la semaine passée. Absolument rien d’autre n’a eu lieu qui pourrait changer le cours de l’émission. Niet. Fuckall.
[Approchez-vous, on va vous chuchoter ce qui est arrivé pour vrai, mais faut pas le dire trop fort, parce que Caroline est encore au fond de son lit à pleurer toutes les larmes de son corps, et quand elle ne pleure pas elle dort d’un sommeil fiévreux, se réveillant parfois en sursaut, le corps en sueur, en criant QUÉBEC! LA TANIÈRE! avant de sombrer à nouveau dans le désespoir et la langueur.]
… … Emmanuelle a été éliminée.
Quoi, quelqu’un a dit Emmanuelle? Elle est revenue?
— Caroline, soudainement dressée dans son lit, la voix pleine d’espoir et les draps pleins de vieux kleenexChuuuuuuut, non, quelqu’un a parlé d’un manuel, a probablement dit «Hé! Manuel Hurtubise!». Rendors-toi.
— Vous, en train d’y flatter les cheveux pour la calmer
Faque.
Cette semaine, ici…
On a décidé de faire jouer nos contacts dans le bottin de l’UDA et on est allé·es chercher l’illustrateur et bédéiste de Québec Francis Desharnais. Francis, dis allô à nos abonné·es!
Allô!
— Francis, bien élevé
Francis sketche plus vite que son ombre. Et plutôt que de mettre ce talent qu’on n’a pas au service de portraits-robots afin de capturer des voleurs de bijoux du Ardène, ou de dessins au crayon de bois dans un procès hyper médiatisé pour fraude pyramidale à la Pyramide de Sainte-Foy, Francis va recréer pour vous, ce soir seulement l’expérience télévisuelle des Chefs!, mais en dessin.
Wow, c’est ben hot!
— Vous, en train de vous abonner à son infolettre
Surtout, n’oubliez pas deux choses pour l’épisode de ce soir : 1) toujours prononcer le point d’exclamation dans votre tête quand vous lisez Les Chefs!, et 2) aller mettre le site de Francis dans vos favoris. C’est fait? C’est parti!
Cette semaine, aux Chefs!
Profitant d’un spécial sur les paquets de trois glacières avec tabliers assortis chez Canadian Tire, on accueille les concurrent·es en leur demandant de choisir la couleur de leur choix. Iels ignorent encore ce qui se trouve dans la glacière correspondante. De la bière (Labatt Bleue, Rickard’s Red et la bière verte vert dégueue qu’on sert à la Saint-Patrick)? Des steaks (steak rouge, steak bleu, steak vert dégueu qu’on sert à la Saint-Patrick)? Le mystère est complet…
Pour le résoudre, Colombe a fait un détour au IGA de Lachine, histoire de parler à John, l’expert ichtyologue qui met les poissons dans le styrofoam et le cellophane, et en profite pour changer la date d’emballage en même temps en disant «tant que ça pue pas, c’est encore bon!». John lui a donc présenté au hasard trois poissons bien de chez nous, qui fraient dans leur milieu naturel, la glace concassée de présentoirs de IGA de Lachine. Parce que ça adonne que cette semaine, c’est un défi poisson (soyez pas toustes surpris·es en même temps). Plus précisément trois poissons locaux : le doré, le sébaste et l’omble chevalier O’Keefe.
Le sébaste est un poisson à chair blanche, et aussi le gars qui réussissait à sortir de la bière en secondaire 4.
— Caroline, la spécialiste écartée par la production des Chefs!Et un quatrième poisson : la personne qui a voté lundi en pensant que ce serait réglé pour quatre ans.
— Mathieu
Les rouges vont donc cuisiner le sébaste. Laurence, malgré une passion poisson (c’est mieux qu’une lubie kiwi ou une fixation champignon), ne sait pas c’est quoi, n’en a jamais mangé, on lui en a jamais offert, jamais prescrit, jamais administré, elle n’a jamais même vu du sébaste avant. Les bleus vont cuisiner le doré, ce qui rend Jean-Christophe si extatique qu’il esquisse presque un sourire, mais se retient à la toute dernière seconde. Les verts vont faire l’omble chevalier, avec la difficulté qui vient avec : réussir à faire tenir le poisson à califourchon sur son petit cheval.
Et voilà. C’est ça le défi. Cuisinez-nous un p’tit poisson, la gang. That’s it.
…
Tout le monde part à rire! Élyse tient le gros hit de son premier one-woman-petit-chariot-show, en rodage tout l’été au Vieux Clocher de Magog.
Cinquième poisson : le concurrent qui pense que ça va vraiment être juste ça.
— Élyse, qui a acheté ses twists et ses ratoures chez Costco cette semaine
«Pis c’est-tu tout?» que vous vous demandez dans votre salon. «Ce n’est pas tout», répond la face d’Élyse, toujours à l’écoute de son public. Le plus moins bon ou la pire moins bonne de chaque équipe de couleur ira en duel.
Mais là, c’est tout. C’est fini, les twists. Wink wink.
Coach Colombe, amoureuse du poisson et de la mer, complètement high sur les algues, rayonne de joie. C’est peu connu, mais le film The Shape of Water est une adaptation de son autobiographie.
«On veut de la créativité ce soir», insiste-t-elle. Voici, pour gratis, trois idées créatives que les aspirants-chefs pourraient tenter :
Faire des bâtonnets de poisson style Capitaine Highliner, et les utiliser comme du bois rond pour construire un genre de petit chalet de poisson;
Accrocher le poisson à une grosse balloune d’hélium, et le laisser flotter jusqu’au plafond du studio, laissant l’assiette vide, mais les juges impressionné·es par votre recette de poisson volant;
Cuisiner un steak à la place.
Peut-être un peu trop inspiré par l’appel à la créativité de Colombe, Kevin annonce qu’il va faire de petits chapeaux (cappelletti, en italien). On aime l’idée de voir Jean-Luc arborant un tout petit couvre-chef en pâte à la prochaine Fashion Week de Milan, mais on s’inquiète que ça mette des cheveux dans l’assiette. D’ailleurs, soulignons que Kevin est chef au Sekoya, ce qui sonne comme un band en première partie de Karkwa en 2010.
Le défi avec l’omble, c’est que le poisson est recouvert de limon. Il est donc bien important de toujours l’ess… Oh? Qu’entend-on? Est-ce le son d’une roue de chariot qui shlangue comme quand tu pognes le carrosse défectueux à l’épicerie?
Ben oui! Tombez pas en bas de votre péniche, Élyse débarque avec son Chariot de la Ratoure™.
Je vous demanderais de tout arrêter, bliblibli, blablabla, les voilà pris·es à faire une entrée de crabe à carapace molle en plus du reste.
C’est pas tout le monde qui est content. Plus précisément : y’a juste Minh qui est content. Y’aime ça, le crabe, lui. Y’en a préparé, y’en a mangé, on lui en a offert, on lui en a prescrit, on lui en a administré, Le crabe aux pinces d’or c’est son Tintin préféré, pis y’a même un tattoo de crabe sur le bras.
Ce qui est spécial du crabe à carapace molle, c’est, et on ne sait pas si vous allez l’avoir vu venir, que sa carapace est molle. Et donc, que tu peux la manger. Essaie pas ça avec ton crabe des neiges, là! C’est juste avec celui à carapace molle. Et aussi avec le faux crabe fait en goberge.
Si vous le saviez déjà, ben coudonc… inscrivez-vous aux Chefs! l’an prochain, vous avez une longueur d’avance sur quelques-un·es des participant·es de cette année! Dans le doute… copiez sur Jean-Christophe, ou mieux encore : copiez sur Laurence qui copie sur Guillaume qui copie sur Jean-Christophe qui, lui, n’a jamais fait ça.
À 18 minutes de la fin, le temps commence à se faire rare comme le stock de poissons dans les océans, et les juges sont convaincu·es qu’y en a pas un ou une qui va arriver à leur servir une assiette avec du poisson cuit, ça va pas pantoute, ç’a l’air qu’on mange du crudo à soir la gang.
Mais au retour de la pub, c’est tout le contraire : ce poisson-là y’a l’air trop cuit, celui-là va être sec, pis celui d’Arianne est dans le four depuis tellement longtemps qu’il paye maintenant un loyer et a sa semaine de corvée sur le calendrier des tâches ménagères.
Comme elle vient de foirer un sabayon alors que voyons donc elle sait faire ça un sabayon, Laurence se lance dans une tâche impossible : faire un sabayon en trois minutes. C’est impossible, déclare un juge. Impossible, renchérit une autre. Absolument impossible, en ajoute un troisième.
J’ai-tu dit impossible?
— Le seul juge qui avait pas encore dit que c’était impossible
On va sûrement on réentendre parler, de ce sabayon impossible lors de la dégustation, n'est-ce pas, les Vas-tu du futur?
Non. Pantoute. Pas un seul mot.
— Les Vas-tu du futur, qui vivent un segment de pub plus tard que vous
Alors que le décompte se décompte, les faces se contractent, la veine cave de Colombe fait du temps double et demi, le déodorant de la brigade est mis à rude épreuve et tout le monde est super stressé, y compris notre invité, qui a tenté de dessiner le moment avec tellement de vigueur et de rapidité qu’il est plutôt passé à travers la feuille avec son crayon et a gravé la face de Pasquale dans sa table de salon.
DixneufNormandarrêtederespirerhuitc’est fini!
L’heure de vérité, l’heure de la jugeation, l’heure d’aller se chercher un p’tit sac de chips
La brigade présente ses entrées qui se ressemblent toutes en torpinouche pis au bout d’une couple (prononcez kôpeule), on constate un problème de croustillance dans la mollitude de la carapace. Nous, quand on veut manger de quoi qui crounche sous la molaire, on commande pas le plat qui a le mot «molle» dedans. Mais nous ne sommes que deux saltimbanques du verbe, on connaît rien dans la friture de mou.
Faque pendant que Kevin se fait dire que «ça manque d’amour», pis que le plat d’Arianne est «gras sur gras», nous on donne de l’amour gras sur gras à notre sac de Miss Vickie’s nature.
La présentation du plat de sébaste à Guillaume nous évoque une récitation de généalogie acadienne : «C’est qui ce p’tit-là?» «Ah lui, c’est Sébast à Guillaume à Pierre à Paul à Gérard à Émile du côté des Leblanc!» Et heureusement pour Guigui, son plat le place dans le top 3, en sandwich entre Yohann (grâce à la légèreté de sa sauce palourde) et Minh, qui est déjà en train de booker son tatoueur pour immortaliser son doré chou-fleur salicorne dans un full back en couleurs néotrad du cou aux fesses.
Passeront à la trappe ce soir : Arianne, qui en plus de son set de couteaux et d’une paire de bobettes de rechange a aussi apporté «beaucoup de gras» selon Isabelle; Magie, dont la salade était peu convaincante selon Jean-Luc (qui aime sa salade bien persuasive); et Rémi, qui a bien réussi son chou-fleur sauf que c’était pas ça le défi.
[Le duel et l’atelier de Colombe sont réservés à nos abonné·es payant·es. Et 5$, c’est vraiment pas beaucoup, ça fait à peu près 15 cennes par twist dans cet épisode!]
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