Les Chefs : 10 anciens candidats au destin surprenant en torpinouche
They’re back!
Hein? Oui, OK. L'homophobie, le racisme décomplexé et le facisme des années 1930 sont de retour, mais c'est pas de ça dont on parle.
Simonac. C'est devenu dark vite, ce texte-là.
– Toi, qui étais ici pour un funny fun time
Les Chefs! Les Chefs sont de retour!
Woh woh woh. Du calme, la Marquis. Pas maintenant. Le 10 avril. Ce qui est bientôt en ti-pépère de plâtre.
Le temps passe tellement vite : 10 avril la saison des Chefs, puis après ça, ça va être la saison de l'été, suivie de l'automne, d'un autre hiver, pis la première affaire qu'on va savoir, c'est qu'on a 98 ans pis ça fait trois jours qu'on est dans la même couche d’un CHSLD pendant une pandémie de grippe féline.
Tabarslac. C'est pas resté joyeux longtemps, ce texte-là.
– Toi, qui t'étais à peine remis des nazis du deuxième paragraphe
Mais avant que ne démarre cette toute nouvelle saison de ratoure, de mélilot et de pas-assez-de-sauce, nous avons pensé qu'il serait bon de sortir nos jumelles temporelles pour contempler ce qui est advenu au présent des candidats du passé. Ou, comme on dit dans le 7 Jours, quand on veut remplir une couple de pages sans trop se forcer : «Que sont-ils devenus?»
DISCLÉMEURE : Nous sommes des clounes. On pense que tu es assez intelligent.e pour comprendre quand les affaires sont vraies ou pas, mais juste au cas, on te le rappelle en partant : nous sommes des keklounes.
1. Camilo Nascimento-Lapointe (saison 10, 2020)
Ses «OUI CHEEEEF!» tonitruants ont retenti dans les salons de tout le pays et ont bien failli le mettre dans le trouble après une mise en demeure de Saint-Lambert, qui se plaignait du bruit. Fort de son expérience aux Chefs, il a participé l'an dernier à Top Chef Canada, où il a pu crier «Yes Chiiiiiiefff!» dans la langue de Shania Twain.
Pouin pouiiiin in pouiiiin poupoin pouin Let’s go Cam!
– Chanaya Touin
Éliminé avant la fin, il a brièvement tenté sa chance dans le dur métier de crieur public, avant d'apprendre que ça n'existait plus depuis genre le Moyen Âge. On peut maintenant le trouver sur Instagram, où il fait des vidéos de cuisine où tout est filmé de vraiment vraiment proche. Trop proche. On dirait que sa cuisine fait juste deux mètres par deux mètres et que le caméraman peut pas reculer parce que la pognée du poêle lui accote dans le bas des reins, comme un massage Whirlpool.
2. Guillaume Cantin (saison 1, 2010)
Lors de la première saison ever des Chefs, personne n’avait pensé à verrouiller les poubelles à la fin des journées de tournage. C’est donc dans le noir des studios radiocanadiens, lorsque toute la brigade était partie se coucher au Holiday Inn Express, que Guillaume Cantin a commencé le dumpster diving de salicorne et de couteaux de mer, qui allait devenir plus tard La Transformerie, un organisme dédié au cancel du gaspillage alimentaire.
Yesssssssss!
– Guillaume, qui trippe fort d'avoir trouvé une caisse de kiwis un peu mous derrière un Maxi de Repentigny
Après sa victoire, Guigui a tourné ses efforts vers la mise sur pieds d’actions écologiques à Montréal : fondation d’un OBSL, récupération de fruits invendus pour en faire des tartinades locales avec Les Rescapés et revalorisation de cônes oranges sous la forme de tamis chinois pour filtrer la purée de pommes de terre qui avaient commencé à germer dans le fond du sac. Grâce à ses efforts, Guiguigui a ainsi permis à plus de 10 000 familles immigrantes de Rosemont-Petite-Patrie de bien lisser le top de leur pâté chinois afin d’obtenir un traitement plus rapide de leur demande d’asile stallées sur le coin d’un bureau de fonctionnaire depuis 2010.
3. Isabelle Deschamps Plante (saisons 4 et 5, 2013-2014)
La troisième fois est la bonne : après s’être infiltrée dans la cuisine en tant qu’aspirante-cheffe à deux reprises, Isabelle «nom de code : Sourire» Deschamps Plante a réussi sa mission d’une obscure organisation féministe gauchiste radicale qui vise à amener plus de femmes dans les hautes sphères de la gastronomie. C’est ainsi qu’elle a pu prendre place à la table des juges en 2021, obligeant la personne responsable des décors et accessoires à acheter une quatrième chaise et une quatrième table, ce qui explique la hausse du budget consacré aux productions télévisuelles canadiennes pour l’exercice financier subséquent.
Les initiées au langage codé auront déchiffré les subtils messages qu’Isabelle lance à Élyse et Colombe à chaque épisode : un petit coup de crayon sur le pad signifie «j’ai fini de noter l’aspirant-chef, je prendrais bien un Pepsi», l’emploi du mot «myrique baumier» veut dire «Jean-Luc a liché l’assiette de sauce pendant que le caméraman filmait pas» et deux froncements de nez avec un haussement de sourcils est le signal pour «amène tes Tupperware si tu veux des restants comme lunch demain».
4. Hakim Chajar (saisons 3 et 5, 2012-2014)
Depuis son passage à l'émission, Hakim n'a pas chômé (on est allé.es pirater son dossier personnel sur Emploi Canada pour vérifier). Grâce à son restaurant de poulet frit sans gluten, il est temporairement devenu le colonel Sanders des coeliaques, avant que les poulets se vengent et mettent malheureusement le feu à son resto. Un incendie dans une cuisine, c’est le pire cauchemar de tout chef, après une insurrection de ta matière première.
Non content d'avoir fait deux saisons des Chefs (la deuxième fois c'était sous le nom de Maxime Jafar, pis il portrait une fausse moustache), Hakim a aussi participé à l'émission Chef des bois, où on lâche lousse dix chefs dans le bois pas de boussole et le premier qui revient vivant gagne le droit de poursuivre la production parce que c'est un crisse de concept qui a pas d'allure.
On peut lui aussi le suivre sur Instagram, mais ce qui se passe là est pas suuuuuper clair. C'est comme un mélange de citations inspirantes pis… heu… ça.
5. Laurent Bouchard (saison 7, 2017)
À l’époque de son passage à l’émission, Laurent était fraîchement débarqué de moult expéditions culinaires en Scandinavie, et avait vraiment hâte de présenter ses diapositives de voyage à la brigade. Six ans plus tard, ce ne sont plus les crevettes suédoises de Matane ou le requin pourri islandais qui nourrissent sa faim de découvertes, mais l’infini.
Les yeux tournés vers les étoiles, une toque de chef par-dessus son casque de cosmonaute, Laurent est devenu chef exécutif de la Station spatiale internationale. À ce titre, il est responsable de peser sur le piton du micro-ondes spatial sans overcooker les ribs en sachet, d’éviter de faire exploser la console centrale en branchant le Thermomix sur le même breaker et de gérer les stocks de gruau déshydraté (gruau qui a créé un véritable incident diplomaticocosmique lorsque les Américains ont essayé de refiler aux Russes une batch extra raisins secs, mais Laurent était là pour servir de médiateur grâce à sa maîtrise des langues slaves orientales).
6. Julie Bélanger (saisons 1, 2 et 3)
Malgré ses trois saisons aux Chefs, Julie n'a jamais gagné un seul défi. C'est sans doute pour cette raison qu'elle a décidé de se retirer en 2013.
Depuis, on l'a aperçue dans plusieurs restaurants de la province, incluant le Pacini de Rosemère et le comptoir Sushi Shop du food court de la Place Alexis-Nihon, où elle a eu l'audace de commander un des sushis vraiment fancy avec trois couleurs tout le tour et un tas de caviar sur le dessus qu'on peut voir sur les pubs dans le métro mais que personne ne commande jamais pis l'employé est resté vraiment l'air bête.
On peut la suivre sur Instagram, mais c'est 80% des photos d'elle dans sa chaise à l'émission Ça finit bien la semaine avec toujours pas mal la même pose mais jamais dans le même kit Suzy Shier. C'est pas si tant intéressant mais on est abonné.es pareil parce qu’elle met des fois des photos de son chien.
7. Amine Laabi (saison 11, 2022)
«Je ne sais pas trop ce qui va m’arriver. Je suis ouvert à tout», disait-il à La Presse à sa sortie des Chefs. Et ouvert, il le fut! Juste dans la dernière année, Amine a été deuxième violon au Philharmonique des amis de la musique de Joliette, parachutiste amateur, pilote d'un sous-marin explorant la fosse des Mariannes et préposé à l'accueil au Walmart de Candiac. Toutes ces aventures l'ont ultimement ramené à sa vraie passion : le taekwondo. Ses cours sont le dimanche avant-midi, ce qui lui laisse le temps en masse d'aussi continuer à être chef.
On peut le trouver sur TikTok, où il fait le genre de vidéo de cuisine qui commence avec un bouchée prise en faisant oui de la tête et qui change ensuite de plan à toutes les demi-secondes, chacune de ces demi-secondes fait un son différent comme crunch! Clap! Psshhhh! Zoup! Clang! Schouip!
8. Ann-Rika Martin (saison 7, 2017)
Celle affectueusement surnommée Bandanannrika par tout le Québec (et par «tout le Québec», on veut dire «par nous deux et nos matantes qui nous lisent pour nous encourager allô maman») n’a pas chômé depuis sa sortie des studios secrets de Radio-Canada : elle a eu un bébé, a repris le restaurant de sa maman à Lévis et a été nommée directrice artistique de la division bandana de la maison Schiaparelli, tout ça dans la même semaine.
Entre deux sandwichs pour cyclistes et une bouchée de purée de céleri-rave bio réchauffée au thermocirculateur, Ann-Rika dessine des cache-cheveux haute couture que s’arrachent les fashionistas, entraînant des émeutes dans la première rangée de la Semaine de la mode à Milan. On a même pu voir l’un de ses designs sur la tête de nulle autre que Carrie Bradshaw dans la suite de Sex and the City, alors que son personnage s’apprête à dépecer une caille en sarcophage ou à nettoyer une scène de crime, on ne saurait dire.
9. Adrian Pastor (saison 11, 2022)
Après son passage aux Chefs, Adrian a fait un spectaculaire changement de carrière en devenant journaliste pour NBC au Vermont. C'est du moins ce que l'on a appris en ne faisant pas de recherches plus loin que le premier lien sur Google. Entre deux topos sur les changements de zonages municipaux dans le coin de Lake Champlain, il est également chef au restaurant Arlequin de Rimouski, un resto qui se spécialise dans la nourriture associée à la commedia dell'Arte. Alors beaucoup de tarte à la crème. Mais gastronomique.
Aux Chefs, il était celui qui voulait toujours aider tout le monde, et il n'a pas changé depuis. On l'a récemment aperçu sur le bord de la route 138 à la hauteur de Blanc-Sablon en train de changer les pneus de la voiture d'un inconnu. Celui-ci était vraiment perplexe puisqu'il n'avait même pas de crevaison et qu’Adrian était en route vers Blainville pour souper chez des amis.
10. Isaac Archambault (saison 6, 2016)
Il nous avait impressionné lors du défi des toasts, avec sa rôtie accompagnée d'un espuma de beurre de pinottes et une gastrique de confiture Double Fruits. Mais surtout, on se souvient tous.tes de sa catchphrase. Allez, on la dit ensemble!
«Wakiki wapiti, m'as te chauffer un colibri dans le nombril!»
Fort de s'être rendu en demi-finale (sa caille cuite sur le coffre d'une Nissa Sentra n'a pas séduit les juges), il s'est rapidement lancé en affaires, mais son restaurant Les p'tits zoiseaux n'a pas survécu à la pandémie. Pas tant à cause des fermetures que du concept où un serveur mâchait ton repas avant de le cracher dans ta bouche comme une maman oiseau. Avec la COVID, c'est moins invitant.
Ou bedon il n'a jamais existé, on a créé sa photo avec un truc d'intelligence artificielle, et ça explique pourquoi son bras gauche plie à quatre endroits et pourquoi ses mains sont des cauchemars à neuf doigts. Qui peut dire? Avec 45 candidats par année (plus ou moins) pendant plus d'une décennie, on vient qu'on en oublie. Les aspirants-chefs se fondent ultimement dans une masse informe de tatous, de «oui chef!» et de vite vite vite les doigts sur une mandoline sans regarder.
Peu importe. Vous savez ce qu'on dit, de toute façon : wakiki wapiti, m'as te chauffer un colibri dans le nombril!
Cré Isaac.
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