J’ai vu Les Chefs (Chefs), la victoire était au bout de leurs fusillis
On connaît tous les punchs des deux premiers épisodes pis on va presque rien vous dire.
Comme de vrai·es journalistes que nous ne sommes pas, Vas-tu finir ton assiette a eu la chance de voir les deux premiers épisodes des Chefs, édition 2024, en visionnement de presse. C’est ben simple, on se sentait comme si on avait pu voir en primeur Dune 3, une autre affaire qui trippe sur les épices pis la musique too much dramatique.
AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH *estifi de gros bruit de gong*
— La trame sonore des Chefs, composée par Hans Zimmer et arrangée par Gregory Charles
On ne change pas une recette gagnante, disent les gens qui aiment les formules toutes faites. À moins qu’Élyse Marquis ne débarque avec un petit chariot de ratoure pour te dire de changer la moitié des ingrédients, évidemment. Mais sinon, recette gagnante = touche pas. C’est pourtant ce qu’a décidé de faire Les Chefs cette année : toucher.
Intitulée Les Chefs point d’exclamation tiret La revanche, la saison 2024 présente 12 nouveaux aspirants-chefs qui sont en fait des aspirants-chefs usagés pognés chez Renaissance et recyclés en nouveaux concurrents (upcycling!). Comme le dit toujours juge Jean-Luc : pas de gaspillage dans la cuisine des Chefs! Si la prod dîne encore aux rognures de carottes du défi de mai 2023, pourquoi on ne ferait pas pareil avec nos concurrent·es?
Wow, j’adore ton aspirant-chef!
— Mathieu
Merci, je l’ai thrifted!
— Caroline
Depuis leur premier passage à l’émission, ces ancien·nes ont fait beaucoup de chemin, et ils et elles sont tous·tes rendu·es «chef·fe exécutif·ve boss de toute et ingénieur·e en charge des sauces du groupe Resto Plusse Plusse» ou de quoi du genre. Pourquoi diantre voudraient-ils alors revenir dans la pantry de l’angoisse? Par pur masochisme? Désir de vengeance? Amnésie collective causée par des vapeurs toxiques de myrique baumier? Probablement pour la même raison qui fait qu’on contemple actuellement l’idée de devenir coach de vie : l’appât du gain. Voyez-vous, l’épicerie coûte cher, pis avoir accès en tout temps à un garde-manger bien rempli et la chance de repartir avec 500 piasses de cartes-cadeaux de chez IGA, c’est quand même swell.
L’un des concurrents, Sébastien Laframboise, est même chef exécutif de l’Assemblée nationale du Québec. Ce qui veut dire que pendant les quelques semaines du tournage, les ministres et les député·es ont du traîner leurs petits Tupperware de restants et leurs sandwichs au Paris Pâté pour dîner. Pognée pour beurrer sa propre toast un bon matin, telle une vulgaire roturière, la ministre Duranceau aurait finalement compris le struggle des gens ordinaires. Éclatant en pleurs, elle se serait exclamée : «Les pôvres ne possèdent même pas de porte! À quoi bon vivre sans porte? » Pour s’en remettre, elle a dû flipper trois appartements et rénovicter cinq femmes victimes de violence conjugale.
Tout ça pour dire qu’en voyant débarquer autant de gensses d’expérience dans la compétition, on est en droit de se demander : «Ben là! Y va être où, le thrill, s’iels sont capables de faire cuire une caille en sarcophage sans crisser le feu à la cuisine pis démolir le décor?»
Pasquale Vari l’a lui-même avoué : il n’y a pas vraiment de ratage cette année et «ça se joue souvent sur de minis erreurs qui vont être fatales».
Exemple : confondre la salière et le petit contenant de cyanure qui traînait sur le comptoir. Une erreur minime, mais fatale.
— Mathieu, qui parle par expérience
Nos craintes se sont évaporées tel du vin blanc dans une poêle chaude en voyant, au deuxième épisode, trois concurrents se battre contre une machine à soucisses possédée du démon avec la même non-aisance que notre boss boomer qui essaie de transformer un document en PDF.
High five!
— CaroHigh five!
— Mathieu[Clap!]
— Les deux
On va être collectivement correct, gang. Va y avoir encore du drama. Va y avoir encore de la face d’Élyse. Va y avoir encore un défi de pâtes. On nous promet même que c’est la saison où il arrive le plus d’affaires bizarres pas prévues, comme si les déesses de la ratoure avaient entendu nos prières. On va être correct. *Mathieu et Caroline vous flattent le dessus des cheveux en un geste tendre et rassurant.*
Même si le premier défi (un combo koulibiac et boeuf Wellington) était sorti du même bac à compost que les concurrents, cette saison ne sera pas qu’un vulgaire best of. Oh que non!
On nous promet :
Un menu inspiré d’un poème;
Une entrée qui devra représenter l’impact du changement climatique sur le terroir boréal;
Un dessert inspiré des 50 ans du cube Rubik;
Une twist impliquant des drag queens.
Et vous savez ce qui est le fun? Y’a deux affaires inventées et deux vraies affaires dans cette liste, et vous n’êtes pas capable de deviner lesquelles sont lesquelles. Essayez!
Aux 12 concurrent·es qui sentent un peu le renfermé, s’en ajoute un treizième, un nouveau ou une nouvelle, qui devra d’abord combattre deux autres aspirant·es, dans une «ultime audition», nom qui donne l’impression qu’on va cuisiner les perdant·es dans le défi principal. Tout ça est stressant comme un épisode de The Bear. Manque juste Élyse qui fracasse un mur du studio avec son char pis Normand Laprise qui échoue à une inspection sanitaire. Parce que Les Chefs, peu importe la formule, ce sera toujours la meilleure place en ville où stresser en regardant du monde cuire des œufs. Tout juste avant le casse-croûte du coin où ton oeuf miroir est cuit à 2 pouces du poulet cru pis où la serveuse t’appelle «chaère».
Les chefs! – L’affrontement, ça commence le lundi 8 avril, à 19h30, avec un épisode de 90 minutes. Vas-tu finir ton assiette va évidemment publier un compte rendu. Mais pour pouvoir le lire en entier, il faudra s’abonner.
Nos prédictions, après ces deux épisodes? Jean-Simon, qui cuisine avec le calme d’un gars dans le coma, est à surveiller, et la coiffure de Luca va pogner en feu avant l’épisode 5.
Bonne saison de ratoure!
J'ai ri beaucoup trop fort au gag d'Élaine Duranceau. Merci.
Je me peux puuuuu d'attendre à lundi!