On sort un livre (hein!) pis on répond au questionnaire de Proust (hein?)
(Dave Proust, le sondeur de Léger Marketing.)
On sait pas si on vous a assez écœuré·es avec ça, mais c’est aujourd’hui que sort notre livre, brillamment et étonnamment intitulé Vas-tu finir ton assiette? Essais et facéties entre deux allées d’épicerie (vous essayerez de dire ça la bouche pleine de biscuits soda de marque Sans nom)(en vente dans toutes les bonnes librairies)(le livre, pas les biscuits soda)(quoique peut-être au Renaud-Bray).
Hein, vous avez un livre!?
— Le public, parce que Facebook c’est rendu de la marde pis que vous voyez rien de ce qu’on posteOn a un liiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiivre!
— NousIels ont un liiiiiiiiivre!
— Les libraires, chez qui on trouve maintenant notre liiiiiiiiiivre
Laissez-nous nous flasher la couverture, comme des exhibitionnistes de bouquinerie. Checkez!
C’est pas écrit sur le dessur, mais c’est écrit sur le dessour : la préface est signée par la grande Élyse Marquis, vicomtesse de la ratoure et archiduchesse du je-vous-demanderais-de-tout-arrêter. Son petit texte est tellement gentil et élogieux qu’on l’a lu et on s’est demandé si c’était pas nos funérailles.
Le bouquin est publié aux éditions Québec Amérique, qui publie également de grands classiques de la littérature tels que le Dictionnaire visuel et le Dictionnaire visuel+. Deux ouvrages qui ont dû saigner des yeux en nous voyant inventer des mots à chaque trois pages.
Vous en voulez un extrait? OK! Laissez-nous ouvrir le livre au hasard…
«Dépôt légal, Bibliothèque et Archives national du Québec, 2024. Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés.
© Éditions Québec Amérique inc, 2024
quebec-amerique.com
Imprimé au Canada»
Un page turner, comme on dit!
Allez, on vous spoile aussi la fin!
«Achevé d’imprimer en février 2024 sur les presses de l’imprimerie Gauvin, au Québec.»
— Les auteur·rices, qui ne sont visiblement pas des M. Night Shyamalan de la twist de fin de livre
Avec un titre en forme de question, le lecteur ou la lectrice s’attendra peut-être à un polar. À l’histoire d’un détective chargé de trouver l’assassin d’un riche restaurateur, mort empoisonné. À des personnages intrigants, comme l’épouse du restaurateur, éplorée mais rapidement remariée avec un très jeune et séduisant producteur de vin, le sous-chef avec un lourd passé, et le vendeur de truffes qui connaît un peu trop bien toutes les sortes de champignons vénéneux. À une finale surprenante, où on découvre que l’affaire est en fait, coup de théâtre, un suicide!
Shit… On aurait dû écrire ça.
— Les auteur·rices, qui viennent de googler «Chrystine Brouillette ventes» et se disent que ce serait le fun de vendre 50 000 copies eux aussi, avec les aventures de leur détective Marc Granola
Or, il s’agit plutôt d’un recueil qui réunit nos meilleurs textes en carrière (ne sonnez pas si déçu·es). Mais comme ils n’étaient pas si meilleurs que ça, on les a énormément retravaillés, en plus d’écrire du nouveau matériel. Au final, le livre contient au moins 58% de textes inédits et 42% de vieilleries réécrites à 76%, pour un total de 134% de rigolade assurée.
Un peu par adon, un peu parce que c’était plus long qu’on pensait, écrire un livre, le bouquin arrive juste à temps pour célébrer le dixième anniversaire de Vas-tu finir ton assiette. Car en 2024, ce sont nos noces d’étain, ce qui nous allume beaucoup.
Si vous avez envie de venir célébrer l’événement, et voir Caroline et Mathieu renouveler leurs vœux de duo d’écriture en se passant un Ringolo au doigt, vous êtes formellement invité·es à notre lancement montréalais.
Ça se passe à la librairie Le Renard perché, le 28 mars, dès 17h. Venez en grand nombre, il y aura du popcorn, des dédicaces et du small talk un peu gêné. (Le lancement est le 28, mais le livre est en librairie MAINTENANT.) Nous serons aussi, pour les 418 d’entre vous, le samedi ET le dimanche au Salon international du livre de Québec, et pas juste pour pointer les toilettes et où signe Michel Jean. On aura nous aussi des stylos pour faire des pattes de mouche à votre nom!
Mais d’abord…
Comme le veut la tradition depuis qu’un certain auteur connu s’est senti obligé de répondre à une trâlée de questions dans un album de finissants au lieu de dire «Reste comme tu es! Carpe diem!», on s’est soumis·es nous-mêmes au célèbre questionnaire de Proust, passage obligé pour tous·tes les écrivain·es sérieux·ses (et nous sommes vraiment sérieux·ses : nos photos d’auteur·rices sont en noir et blanc sur le site de l’éditeur!). C’est une occasion en or de découvrir nos pensées les plus intimes, nos désirs les plus profonds, les réponses à des questions que même le 7 Jours osera pas nous poser. Vous ne pourrez lire ces réponses pleines de sagesse et d’éloquence ailleurs qu’ici (essentiellement parce que personne n’a vraiment envie de lire ça)(ben, sauf vous, là).
Par souci de clarté, nous avons mis les questions à la première personne du pluriel, et on le précise au cas où quelques érudit·es proustien·nes ne viennent essayer de nous péter la yeule avec un exemplaire Gallimard Quarto d’À la recherche parce qu’on n’a pas respecté l’authenticité du romancier qui a perdu le plus de temps au monde (selon son propre titre). Et c’est parti mon kikiwi1!
1. Notre principal trait de caractère?
Shit, c’est la première question pis on a déjà envie de la skipper.
2. La qualité que nous préférons chez un homme?
On aime quand les hommes sont capables de comprendre que les genres sont, en bonne partie, des constructions sociales, faites de normes arbitraires et toujours changeantes.
3. La qualité que nous préférons chez une femme?
Voyons, Marcel, c’est-tu un questionnaire, ou c’est un numéro de gala Juste pour rire en 1992? «Hé, les femmes, hein? Pis les gaaaaaars, hein? Par applaudissement, qui qu’y a une belle-mère dans’ salle?»
4. Ce que nous apprécions le plus chez nos amis?
La chambre d’.
5. Notre principal défaut?
Avoir du mal à répondre sérieusement aux questions.
Aussi, on plie jamais le linge aussitôt qu’il est sec pis ça, c’est ben maudit.
6. Notre occupation préférée?
Double.
7. Notre rêve de bonheur?
Être reçu·es sur le plateau des Chefs avec nos p’tits Tupperwares.
8. Quel serait notre plus grand malheur?
Être reçu·es sur le plateau des Chefs pis se rendre compte là-bas qu’on a oublié nos p’tits Tupperwares.
9. Ce que nous voudrions être?
Une saucisse Oscar Meyer, évidemment.
10. Le pays où nous désirerions vivre?
Celui de Candy (comme dans tous les pays).
11. La couleur que nous préférons?
Selon la page «Couleurs de peinture par signe du zodiaque» du site de Benjamin Moore, la couleur préférée de Mathieu, qui est Taureau, est «Brin de romarin». Caroline, qui est Balance, préfère évidemment «Récolte de pêches».
On ne s’ostinera pas avec la science, quand même.
12. La fleur que nous aimons?
De l’âge.
13. L’oiseau que nous préférons?
Celui qui chante du lundi au vendredi entre 7 et 8 heures mais sait se taire les samedis et dimanches avant 9 heures 30 top.
14. Nos auteurs favoris en prose?
C’est une question qui vient avec beaucoup de jugement, han?
C : Comme j’ai un tatouage de trois de ses meilleurs mots, j’ai pas le choix de commencer par Jane Austen. Amélie Nothomb aussi, parce que je suis une femme millénniale. Hiromi Kawakami, Ito Ogawa et Haruki Murakami, car je suis très fan de littérature japonaise. Et de la BD, c’est de la prose, non? Parce que je suis *o b s e s s e d* par tout ce qu’écrit Cathon.
Oh boy j’arriverai jamais à tout nommer ici. Abonnez-vous à mon Goodreads ou bookez-moi pour une visite de ma bibliothèque (y’a un lit pour dormir au milieu pis un panier à linge et certains appellent ça une chambre), on en a pour la nuit.
M : [À ce point-ci, Mathieu checke les questions qui s’en viennent et pogne une petite crise de panique. Depuis des années, il répète la même joke : «Je fais exprès de ne pas devenir une célébrité, parce que si je me fais inviter à En direct de l’univers, je suis dans la marde. Je n’ai aucun souvenir de Noël nostalgique, aucune chanson fétiche, aucun compositeur qui me fait toujours pleurer, et aucune chanson instrumentale qui me rappelle un professeur de cinquième année qui pourrait venir chanter deux couplets dans un medley pendant que je braille sur le divan avec France Beaudoin.»
Certains diront que Mathieu est un peu mort par en-dedans. D’autres, avec la tête branchée semblablement tout croche, comprendront peut-être qu’en fait, ce n’est simplement pas comme ça que Mathieu appréhende la vie et les choses qu’il aime. Mathieu aime un paquet de choses. Et il aime énormément. Mais il ne comprend pas trop ce que ça veut dire, avoir des héros et des préférés de toute la vie. Alors à moins que Proust ne veuille savoir quel est son album préféré de Yo La Tengo ces temps-ci (ça oscille entre Popular Songs et Fade), sa réponse va souvent être «heuuuuuu…».
Faque donc, bref, pour les prochaines questions, imaginez que Mathieu a une grosse envie de pipi.]
15. Nos poètes préférés?
C : Je lis Gaston Miron, Hector de Saint-Denys Garneau, Alain Grandbois et Paul Éluard depuis que j’ai 15 ans. C’est avec eux qu’est né mon amour pour la poésie. J’ai lu beaucoup de poésie contemporaine pendant ma résidence d’écriture, j’ai été séduite par les mots de Tania Langlais, Marie Andrée Gill, Marie-Hélène Voyer, Valérie Forgues, pour ne nommer qu’elles. On a une force poétique immense au Québec. (Malgré tout, je reviens toujours à Capitale de la douleur, suivi de L’amour la poésie.)
M : David Goudreault. Je l’ai vu à’ tévé une fois. [La jambe de Mathieu shake, il a l’air distrait.]
16. Nos héros favoris dans la fiction?
C : Donatello, parce que c’est le geek de la gang.
M : Hey, scusez-moi, faut vraiment j’aille pisser. Je reviens! [Mathieu part, avec la démarche de quelqu’un qui a attendu un bon 15 minutes de trop.]
C : C’parce qu’on voulait juste savoir ton Ninja Teurteule préféré…
17. Mes héroïnes favorites dans la fiction?
C : Fifi Brindacier, Joe March, Anne Shirley. Les deux tiers ont des tresses, et toutes ont un sacré caractère. Ce sont ces héroïnes qui ont fait naître mon amour de la littérature. Avec elles, j’avais le sentiment qu’avoir des opinions était bien vu pour une fille.
M : ...
18. Nos compositeurs préférés?
C : Je copie Proust pis je dis Erik Satie. J’aime beaucoup Camille Saint-Saëns pour son Carnaval des animaux, ainsi que Tchaïkovsky parce que je suis très fan de ballet classique. Côté musique classique, j’ai à peu près deux moods : oubedon c’est baroque à fond extra cordes extra flûtes fioute fioute fiouuuuuuute la joie dans le tapis genre Telemann, oubedon t’es un pianiste déprimé et probablement tuberculeux pis j’t’écoute en loop en travaillant (Chopin, Debussy)(ah oups, Wikipédia dit que pour Debussy, c’était un cancer colorectal). Ce qui explique que j’aime beaucoup Ludovico Einaudi, Hania Rani, notre girl Alexandra Stréliski et aussi le gars de Flore Laurentienne (la tuberculose en moins).
J’adore, que dis-je, je voue un culte à Joe Hisaishi, celui derrière les plus belles trames sonores du Studio Ghibli. Mettez-moé The Merry-Go-Round of Life (Le château ambulant) ou The Path of the Wind (Mon voisin Totoro) et regardez-moé brailler!
M : …
19. Nos peintres favoris?
C : Je vis toujours une grande émotion quand j’ai la chance d’admirer en vrai des œuvres de Joan Miró (surtout Bleu II, devant laquelle je suis restée pendant une vingtaine de minutes à Paris) et de Mark Rothko (Orange and Yellow). Je raffole de l’art abstrait, particulièrement des expressionnistes abstraits et des artistes du Refus global, et, bien entendu, de la précurseure en la matière, Hilma af Klint. Je cultive aussi depuis l’adolescence une passion pour le surréalisme (et ses femmes qu’on a peu mises en valeur, comme Leonor Fini, Remedios Varo et Leonora Carrington). Pour l’art moderne et contemporain, je suis fan du compte Instagram de Margaux Brugvin, formidable pédagogue, et de celui d’Eva Kirilof, qui explore l’histoire de l’art à travers le féminisme.
M : [De la porte de toilette laissée entrouverte, on entend Mathieu crier] David Altmejd est pas peintre, mais ses sculptures, je trouve ça fantastique! [Bruit de flush.]
20. Nos héros dans la vie réelle?
Ooooooh, non. On ne se fera pas pogner avec cette question-là. On sait comment ça se passe de nos jours : si on nomme un de nos «héros», y’a une chance sur une demie qu’on ouvre le journal demain pour découvrir que notre «héros» a comme passion de pognasser des femmes sans consentement dans des cimetières ou qu’il fait d’hilarantes jokes de bouleau qu’il avait pas vu que c’était écrit «Barbie c’était pas si bon que ça» dessus ou un autre truc offensant.
On a déjà admiré des monsieurs. On ne nous y reprendra plus. (Quoique Thom Yorke a l’air clean. Paul McCartney aussi. Son seul vrai travers semble être de TOUT transformer en anecdote sur les Beatles.)
Next!
21. Mes héroïnes dans l’histoire?
Là, on jase!
C : Toutes les grandes oubliées. Oui, j’aime découvrir les destins incroyables de femmes marquantes, comme Olympe de Gouges, Alice Guy, Julie D’Aubigny, ou nos héroïnes d’ici, plus près de nous dans le temps, comme Myra Cree ou Simonne Monet-Chartrand, qui sont héroïques de par leur engagement et leurs convictions. L’Histoire a retenu si peu de noms de femmes (et encore moins d’autres personnes marginalisées), préférant celles qui présentaient des caractéristiques héroïques masculines (et les soulignant à contre-cœur, faudrait pas qu’on en retienne trop quand même). Or, de tout temps, les femmes ont régné, écrit, créé, dirigé, en plus de soigner, d’aimer, de protéger et de cultiver. Ça aussi, c’est de l’héroïsme, à petite échelle.
M : [De retour, plus détendu et les mains suspicieusement sèches.] Hééé que ça fait du bien. J’ai-tu manqué de quoi?
22. Nos noms favoris?
C : Je trouve que Mathieu, ça sonne assez bien. Ça m’évoque quelqu’un de cultivé, d’intelligent.
M : Dans les prénoms féminins, Caroline est très populaire, mais pour une bonne raison, car c’est très élégant.
23. Ce que nous détestons par-dessus tout?
Les questions où t’es moralement obligé·es de répondre des affaires évidentes comme «la guerre», «la mayo chaude», ou «Hitler».
24. Personnages historiques que nous méprisons le plus?
Mussolini.
Attentes : déjouées!
— Les habiles auteur·rices
25. Le fait militaire que nous estimons le plus?
La mort de James Cook. Chaque 14 février, pour célébrer l’Amour, on soupe en amoureux : on se regarde dans le blanc des yeux avec tendresse et on se remémore comment l’explorateur et cartographe anglais, symbole ultime de l’impérialisme et du colonialisme blanc, s’est fait poignarder par une arme qu’il avait lui-même offerte à un Hawaïen après avoir tenté de kidnapper un grand chef.
Les autres faits d’armes de Cook incluent : avoir amené une batch de maladies infectieuses à des populations natives qui y étaient totalement vulnérables, avoir réclamé au nom de la Couronne britannique des terres qui étaient crissement pas à lui et avoir baptisé l’archipel autour d’Hawaï du ridicule nom d’îles Sandwich, alors qu’il avait déjà un nom. Il était aussi pas pire fier d’avoir découvert Aotearoa (la Nouvelle-Zélande), qui existait déjà, nous donnant un feeling s’apparentant à quand ton p’tit neveu de 8 ans découvre que le champignon fait grandir Mario et t’en parle comme si t’étais pas au courant.
26. La réforme que nous estimons le plus?
Assurément la «réforme de l’orthographe» de 1990. Les gens continuent de croire que les rectifications orthographiques donnent maintenant le droit de dire des chevals, et tout ce qui fait choquer des vieux Français réac, on estime beaucoup ça.
Hey, le vieux chiâleux! NÉNUFAR!
— Les auteur·rices, qui courent après le trouble
27. Le don de la nature que nous voudrions avoir?
Le don d’être totalement fuckingnement imprévisible (+15 aujourd’hui, -22 demain, grêle jeudi pis tornade vendredi après-midi) sans jamais perdre sa job. Personne ne peut virer dame Nature même si elle fait sa job tout croche, essentiellement parce qu’on est ses boss pis on est des boss pourri·es.
28. Comment nous aimerions mourir?
Si possible pas dans un combat à mort pour le dernier sac de Skittles sour dans un Couche-Tard de fin du monde. Sinon, pas pire vieux vieille, pas trop malades, en tenant la main de kekun qu’on aime, c’est assez standard comme souhait.
29. État d’esprit actuel?
Écoute, petit questionnaire, si tu avais mis cette question au début, on aurait été tenté·es de te raconter la fébrilité qui nous habite en ce jour de sortie de notre livre, d’évoquer ce sentiment étrange d’avoir lancé dans le monde cet ouvrage d’amour qui nous a occupé·es pendant trois ans, dont chaque phrase a été littéralement lue à voix haute, d’aborder aussi l’angoisse qui nous chatouille parfois à l’idée de ne pas être lu·es, d’avoir écrit ce livre en vain, de ne pas obtenir la reconnaissance du milieu littéraire qui nous donnerait une validation que l’on recherche trop à tort dans le regard des autres, mais comme il nous reste encore deux questions à répondre pis qu’il est quasiment minuit, on va dire que notre état d’esprit actuel c’est qu’on a hâte de s’coucher.
30. Fautes qui nous inspirent le plus d’indulgence?
Quand les gens confondent l’infinitif avec le participe passer.
31. Notre devise?
Nunc est bibendum, nunc pede libero pulsanda tellus.
(Merci Google!)
IYKYK ou, en français, quand tu auras lu notre livre, tu catcheras cette joke.